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5/28/2013

ADIEU GABRIELLE !





À l’occasion de la réunion annuelle de notre association, Pierre Vialatte a évoqué avec émotion, son amie Gabrielle Rolin.

Nous ne reverrons plus Gabrielle Rolin.
Elle est morte, à Paris, le 5 avril.
Elle n'avait pas souvent assisté à nos réunions, mais elle était très fidèle à l'Association, et possédait tout à fait ‘’l'esprit Vialatte’’. Elle avait préfacé avec allégresse la réédition de Badonce et les créatures, étant elle-même un grand auteur de nouvelles. Un de ses nombreux recueils Le mot de la fin, est une chronique inspirée de sa propre existence, des mésaventures professionnelles et amoureuses d'une jeune journaliste pigiste parisienne, de nationalité belge, et couronnée en 1972 par le prix Louise de Vilmorin. Citons aussi le plus connu, Chère menteuse, paru en 1978, et, en vrac, En voilà une histoire !, Le voleur et son chien, L'innocence même, Souriez, ne bougez plus, Sortie de secours, En dernière analyse. Rappel à l'ordre, en 2005, a remporté le Prix de la nouvelle, de l'Académie française. Journaliste et critique littéraire, elle collaborait au Monde (au Monde des Livres dès ses débuts), à l’Express, au magazine Lire. En 1975, elle avait même suivi le Tour de France pour la rubrique des sports du Monde. Elle écrivait tout le bien qu'elle pensait d'Antoine Blondin, qui lui-même écrit d'elle :
‘’Une terrestre extra, c'est-à-dire de première qualité, enracinée avec mesure sur sa planète et dans son temps, qu'elle observe d’un œil à facettes, aigu et goguenard’’.
À Jacques Perret, elle vouait aussi une grande admiration et amitié. Car dans le domaine de la littérature et des relations humaines, ses sentiments transcendaient les opinions politiques familiales, traditionnellement ‘’de gauche’’. Son père, sénateur socialiste intransigeant, avait même refusé d'être anobli par le roi…
Ajoutons qu'elle était aussi une infatigable traductrice de grands écrivains américains : Henry James, Truman Capote, Flannery O'Connor.
Je me souviens de ma première rencontre avec Gabrielle, il y a plus de 40 ans, alors que je travaillais à Paris-Match, et qu’elle même exerçait je ne sais plus quelles fonctions dans un autre titre du groupe. Elle cherchait quelqu'un pour lui écrire un article sur… la neige. J'entrais dans son bureau, où un homme se tenait près d’elle, et elle me dit d'emblée : « je vous présente Monsieur Sapin ». Comme nous étions à la veille de Noël, je crus à une plaisanterie. Ce n'était pas le cas. Mais, par la suite, je m'aperçus qu’elle jouait souvent de son imagination et de son humour pour entretenir un doute comique chez son interlocuteur.
Tous les matins, Gabrielle allait prendre son petit déjeuner à la grande brasserie Zeyer, au carrefour Alésia, près de chez elle, escortée par Jules, le plus parisien des chiens. C'était l'exacte réplique de Milou, le fox de Tintin, et sans doute, plus qu'une coïncidence, car Gabrielle entretenait avec Hergé, son compatriote, des liens d'amitié.
Un jour elle m'a montré une lettre de Gaz de France, qui disait en substance : « Madame, depuis 20 ans, vous n'avez j'ai eu aucune facture de gaz, aussi nous vous suggérons d'annuler notre contrat… » Incapable de cuire, ne serait-ce qu'un œuf, elle préférait le Zeyer, et la conversation des clients.
Elle recevait pourtant fréquemment, pour des dîners plutôt amicaux que littéraire, mais c'était chez son fidèle compagnon, le bon docteur Jean-Pierre Baujat, qui était au fourneau…
Lors de ses débuts journalistiques à Paris, elle avait fait une grande enquête sur les Belges de la capitale, et l’on était surpris du grand nombre de célébrités de nationalité belge, et les plus inattendues : l’éditeur Tchou, le peintre Foujita…
Fière à juste titre de sa ‘’belgitude’’, elle avait toujours gardé sa nationalité d'origine, et ce n'est pas elle qui aurait déclaré en entrant sur scène, comme le fameu chansonnier montmartrois : « je suis belge… mais je me soigne ».

Pierre Vialatte

2 commentaires:

Anonyme a dit…

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