CONTACT

Ecrivez-nous à jerome.trollet@gmail.com

Rechercher dans ce blog

1/04/2018

DÉCÉS DE BERNARD DE FALLOIS



     Chers amis,

   Nous venons d’apprendre avec une très grande tristesse, le décès de Bernard de FALLOIS dans sa 91ème année. Depuis 1981 Bernard de Fallois était président du Comité d’Honneur de notre association.



   Dès 1951, il avait dans des articles pour Opéra, célébré Alexandre Vialatte qui publiait Les Fruits du Congo. Sous le titre Alexandre Vialatte conteur oriental, il écrivait le 5 décembre 1951 : ‘’Aux frontières du rêve et de la vie, Les Fruits du Congo d’Alexandre Vialatte, est l’un des livres les plus attachants qui se puisse lire actuellement. S’il a créé, comme Alain Fournier cette alliance miraculeuse de la féérie et de la réalité et si son Panado semble avoir vécu quelque temps au château kafkaïen, son monde fantastique et cocasse est bien à lui. (…) Vialatte n’écrit pas que les yeux fermés. Sa poésie est aussi éclat de rire.’’ Après avoir évoqué Les enfants du Labyrinthe, la Maison du joueur de flûte, Camille et les Grands Hommes, La Dame du Job, Bernard de Fallois conclut : ‘’Vialatte, qui confie le monde imaginaire à sa mémoire, est notre conteur oriental.’’
   
   En 1978, soit 7 ans après le décès d’Alexandre Vialatte, Bernard de Fallois, aux commandes des éditions Julliard éditera chaque année un recueil préparé par Ferny Besson et Pierre Vialatte. Ce sera Dernières Nouvelles de l'homme, puis Et c'est ainsi qu'Allah est grand, L'éléphant est irréfutable, etc. faisant connaître au grand public le chroniqueur qu’adoraient les lecteurs de la Montagne.
   À l'âge de vingt-six ans, Bernard de Fallois aura publié chez Gallimard Jean Santeuil en 1952, puis le Contre Sainte-Beuve en 1954, œuvres inachevées de Marcel Proust, d'après les manuscrits de l'auteur.
   En 1962, il entre au groupe Hachette, où il contribue au développement du Livre de poche sous la direction de Guy Schoeller. Il devient le directeur général d'Hachette en 1975.
   C’est en 1987 qu’il prend son indépendance et fonde sa propre maison d'édition à l'âge de soixante et un ans : les Éditions de Fallois. Il sera un grand patron de l'édition française réputé modeste, cultivant le goût de la discrétion. Ami personnel d'Emmanuel Berl, de Georges Simenon, de Marcel Pagnol, de Vladimir Volkoff, il publie leurs livres d'abord au sein du groupe de la Cité, puis aux Éditions de Fallois, et aussi Hubert Monteilhet, Robert Merle, Fernand Braudel, Raymond Aron, Jacqueline de Romilly, Hugo Claus, Charles Zorgbibe, Rose Tremain, Françoise Chandernagor et toute l’œuvre de Pagnol.
   Il doit aussi sans doute à son amitié avec Vladimir Dimitrijevic, le fondateur de la maison d'édition L'Age d'Homme en 1966 à Lausanne, d’éditer les ouvrages d'auteurs des pays de l'Est ou de Suisse, tels Friedrich Dürrenmatt ou Joël Dicker, dont le roman La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, traduit en trente langues, obtient le grand prix du roman de l'Académie française en 2012 et sera l’un de ses derniers grands succès.

   C’est un grand éditeur qui vient de disparaître et nous adressons à ses proches l’expression de notre profonde tristesse.

Les amis d’Alexandre Vialatte

Aucun commentaire: